suite de la conférence de Monseigneur Hubert Herbreteau

Publié le par comado

3- Des modèles d’accompagnateurs

 

         Philippe, un modèle de discrétion et d’effacement

Avec Philippe, devenir accompagnateur (Ac 8, 26-40)… Ce récit des Actes des Apôtres convient parfaitement à notre journée !. Votre rôle est d’accompagner dans la vie et dans peut-être dans la foi ; Le diacre Philippe, dans Les Actes des Apôtres est un modèle d’accompagnateur.

 

Aux versets 5-13 du chapitre 8, Luc met donc en scène Philippe l’un des Sept, deuxième nommé dans la liste des Sept. Philippe prend le relais d’Étienne au service de la Parole. Encore une fois l’Esprit prend la liberté de bousculer une spécialisation trop rigide des ministères.

 

Ÿ Présence et écoute

Le personnage de Philippe nous intéresse à plus d’un titre. Il est en effet pour nous l’exemple du bon accompagnateur. Quelles sont ses qualités ? Quel est son rôle ?

- Ses qualités. Accompagner c’est « se joindre à quelqu’un pour aller où il va en même temps que lui » (Petit Robert). L’Ange du Seigneur ordonne à Philippe de rendre sur une route déserte. Drôle d’endroit pour une rencontre ! Mais Philippe, obéissant sans demander d’explication (comme Abraham lors de son appel), se met donc en marche. La route n’est pas totalement déserte et l’on pressent qu’elle va être le lieu d’une importante rencontre.

Philippe est discret. Marcher à côté de quelqu’un et se contenter de faire parler avant d’enseigner. La marche est lente : l’accompagnement suppose une certaine lenteur. Pas d’excès de vitesse ! L’écoute réelle demande du temps, ne prépare pas la réponse, n’a pas de préjugés ni de délais imposés d’avance. Savoir tout entendre, ne pas craindre les silences.

On peut s’attarder sur la description de l’éthiopien : c’est un étranger, un Africain qui retourne dans son pays lointain, l’Éthiopie.

C’est quelqu’un qui a subi une mutilation : un eunuque (qui selon la loi juive, ne devrait pas être admis dans l’assemblée d’Israël. Cf Dt 23, 2).

C’est un personnage important, trésorier, peut-être ministre des finances, de la reine d’Éthiopie. Il a les ressources pour faire un voyage coûteux.

Il était venu de Jérusalem pour adorer Dieu (c’est un païen converti au judaïsme.

- Son rôle

Selon les habitudes de l’époque, la lecture se fait à haute voix. On peut remarquer que l’Esprit ne dicte pas tout. Philippe doit faire jouer sa réflexion, son attention à l’autre.

On peut remarquer que dans ce récit, l’acteur principal, c’est l’Esprit. C’est l’Esprit qui envoie Philippe sur la route : c’est lui qui suscite la rencontre avec l’eunuque, c’est lui qui ouvre le cœur de l’accompagné.

 

Ÿ Parallèle avec le récit d’Emmaüs

- Comme Jésus accompagnateur des disciples d’Emmaüs, il explique à l’eunuque l’Écriture : « Comprends-tu vraiment ce que tu lis ? ». La question de Philippe pourrait paraître impertinente. Il s’adresse à un personnage important. « Comment pourrai-je comprendre s’il n’y a personne pour me guider ? ». Expliquer c’est mettre à plat, c’est enlever les plis d’un tissu. Le mystère de Dieu comporte de nombreux plis que nous ne cessons pas d’enlever. Mystère de Dieu toujours inexplicable.

Philippe introduit à la Parole de Dieu. À partir de l’Écriture, il annonce la Bonne Nouvelle de Jésus. C’est une parole qui convertit, qui agit en douceur mais qui oblige à changer de vie.

- Ce récit est une catéchèse, comme le récit d’Emmaüs. Une catéchèse du baptême.

 

Ÿ Tout joyeux

- L’eunuque poursuit sa route tout joyeux (v. 39). La joie est signe de l’autonomie, de la liberté. C’est l’un des fruits de l’Esprit.

- C’est une respiration en profondeur. On se sent aimé et aimable. Le contraire de la joie, c’est la tristesse, l’angoisse, la peur qui coupe le souffle, empêche de respirer.

- C’est une manière de se reposer en Dieu. La découverte de Dieu se fait admiration, étonnement, émerveillement. La joie est liée à la confiance.

 

Ananie, un représentant de la communauté chrétienne

Après l’épisode de la route de Damas, Paul n’est pas seul da,ns sa quête, dans sa relation au Christ. Pour être disciple du Christ, il est nécessaire d’être relié à une communauté. Comment Paul a-t-il découvert l’amour de Dieu ?

On ne peut pas découvrir vraiment qu’on est aimé de Dieu si on n’est pas accueilli dans une communauté. L'Eglise, notre mère, qui nous a enfanté à la foi, que nous fait-elle découvrir du Christ ? On peut s'attarder quelques instants sur ce personnage d'Ananie qui représente l'Eglise.

C'est un serviteur avisé qui prend en compte les difficultés de Paul. Certes le récit nous montre que c'est Dieu qui a l'initiative : « Le Seigneur l'appela dans une vision... » (v. 10).

Ananie est appelé. Comme dans beaucoup de récits d'appel, d'annonciation, de vocation, l'intéressé fait une objection, manifeste une résistance puis finalement répond : « Me voici ! ». Ananie, après avoir rempli sa mission disparaît de la scène.

Enfin, on peut dire que le rôle d'Ananie est de faire découvrir à Paul sa mission (v. 15).

 

 

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